run away, things are getting worse ✝ libre.

RUN AWAY, THINGS ARE GETTING WORSE
libre
https://www.youtube.com/watch?v=BbKu-iFrsfk
Il huma avec avidement ce parfum de destruction qui embaumait la Cité. En y réfléchissant bien, est ce que la destruction avait réellement un parfum? S'il ressemblait à l'odeur de la mort, de la pierre humide et du métal réunis, alors elle avait une odeur. Mais qu'importe, celle-ci ne plaisait pas au mâle, d'habitude si fasciné par les odeurs. Il baissa la tête pour sentir le sol infecté par cette fragrance désagréable, semblable à du vieux sang séché. Très vite il se redressa en sursaut, les oreilles en arrière. Dégoutant.

Il reprit sa marche, plus vite cette fois. Plus il avançait, plus les carcasses d'immeubles dévorés par les vengeances du climat et les voitures bouffées par la rouille devenaient nombreuses. Cet endroit ne lui faisait pas peur - enfin, presque pas - mais il ne l'aimait pas. Pourquoi venir ici? Car ce lieu s'appelle la Cité Interdite et que derrière un interdit, il y a une raison. L'endroit se nomme ainsi mais on ne sait pas trop pourquoi. Dubster, lui, souhaiterai savoir, même si ses naseaux ébène risquent d'en prendre un sacré coup.

Ses oreilles volent en tous sens tandis que sa marche est toujours aussi rapide. Plus il y a de bâtiments et objets meurtris, plus l'odeur insupportable est présente. J'y pense... Il doit y avoir des corps humains ici. D'où cette odeur de sang...? Hiter n'aime pas trop le sang, même s'il en supporte la vue et quand il a autre chose en tête l'odeur. Ce parfum acre et métallique, ça lui rappelle la mort de sa mère. Il se fige quelques instants et son regard perd de sa brillance. Il pense à elle, puis secoue violemment la tête pour repartir dans sa lancée, encore plus vite. Il y va les yeux fermés, et rentre dans quelque chose. Il pense que c'est un morceau de décombres, mais non, c'est chaud. Mais ça ne bouge pas. Il rebondit en arrière et affiche un air surpris et inquiet à la fois tandis qu'il observe la personne dans laquelle il vient de se heurter comme un idiot.

Des carcasses, ça et là, rongées par la rouille, pourrissent lentement. Un brouillard verdâtre et nauséabond lèche le sol, s'engouffre dans les poumons et monte à la tête. Une vieille cabane, là-bas, ouvre sa grande gueule noire prête à vomir. Quand on s'approche on voit le bois entamé par les termites; Ça grouille.
Charlotte, dont la silhouette brune se confond avec la rouille purulente qui s'étend - main destructrice, sur chaque cadavre métallique, s'est égarée par hasard. Face à cette vision post-apocalyptique, elle ne peut réprimer un sourire. La baie s'approche d'une charogne et passe sa langue le long de ce corps cassé et bruni par l'âge; Ça a le goût du sang.
Une autre odeur, parmi toutes celles puantes de ce cimetière d'un autre temps, s'élève, embaume l'espace - Once de vie. La perspective d'une nouvelle rencontre arrache un gloussement à la donzelle. C'est un mâle en plus. «Je vois que je ne suis pas seule.» Clame-t-elle de sa voix chaude et grave de séductrice.

WHY DON'T YOU WANDER WITH
DIVERGENT VISIONS?

C'est bien ce qu'il pensait, ce n'est ni un mur, ni une carcasse de voiture. C'est bel et bien un cheval. De plus, une jument. Une grande baie au corps de déesse. Il ne bouge pas d'un poil, mais un de ses sourcils s'arque suspicieusement. Elle le regarde d'un air bien aguicheur... Hiter n'aime pas trop ça. Il se redresse, toujours méfiant, et se rappelle qu'il vient de lui rentrer dedans. D'un coup, il se sent honteux et proclame immédiatement un « Ah euh..! Désolé. » un peu anxieux.

Pourquoi s'excuse-t-il ? Ah oui, il vient de la heurter comme un benêt. C'est à peine si elle s'en est rendue compte, la jolie baie, trop habituée aux contacts pour s'en formaliser. «Ce n'est rien mon grand, j't'en veux pas.» Elle s'écarte un peu histoire de ne pas l'oppresser. C'est qu'il a l'air timide. «A quoi tu pensais ?» Demande-t-elle avec curiosité - car Tarrelle est de ces juments qui s'intéressent à tout sans jamais être lasse de poser les mêmes questions. «Sinon, moi c'est Charlotte Tarrelle. Tu peux m'appeler Charlotte, Tarrelle... Ou... Bébé, chérie, ma douce.» Elle éclate de rire avant même que le noiraud ait le temps de répondre quoi que ce soit. «Ne t'en fais pas, je te taquine.» Dit-elle en dardant sur lui son regard chocolaté brillant de malice.

WHY DON'T YOU WANDER WITH
DIVERGENT VISIONS?

Il murmure pour lui même un / Mmh. / pas très convaincu. Elle semble bien confiante, elle, par contre. Elle est à son aise. Il l'écoute sans un mot. Elle se fiche visiblement qu'il lui réponde ou pas, alors il se tut. Elle s'appelle Charlotte Tarrelle. Drôle de nom. Remarque, elle semblait tellement étrange que son nom lui allait bien. Elle rigolait beaucoup trop pour que se soit normal. Chridriad? Peut être, en effet. Toujours méfiant, il lâcha d'une traite son nom. « Sempiternal Dubster. Ou Hiter. » Il se redressa, leva fièrement la tête tout en gardant son air méfiant. Il souffla et fit demi tout, humant de plus près l'odeur des carcasses. Il ne l'aimait pas vraiment.

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